Tombe de Crapaudine de la Duranxie

Le cimetière fut atteint rapidement, et chacun prit place autour de la fosse, Sakura derrière la stèle funéraire.
Une fois que chacun eu trouvé sa place, déployés en cercle autour de la tombe ouverte, elle repris une ultime fois la parole:

"Nous allons maintenant confier à la terre le corps de notre soeur dans ce lieu où reposent déjà les défunts de la famille Souvigny ou les personnes très proches. Le moment est venu de lui dire adieu....
C'est un moment de tristesse, mais il faut que l'espérance reste forte en nous, car nous espérons revoir Crapaudine quand Dieu nous réunira, dans la joie de son Royaume.
Recueillons-nous en pensant à tout ce que nous avons vécu avec Crapaudine, à ce qu'elle fut et est toujours pour nous, à ce qu'elle est pour Dieu."

Un signe de tête, et les six hommes, armés de trois cordes, les firent passer sous le cercueil de bois, et par paire, soulevèrent Crapaudine, la portèrent jusqu'au dessus de la fosse, puis, commencèrent lentement à l'y faire descendre.

Pendant ce temps, chacun gardait un silence religieux, quelques sanglots incontrôlables retentissaient de temps à autre, mais la chapelaine ne put qu'admirer la dignité de chacun, tout comme leur unité face au chagrin.

Le cercueil atteignit le fond de la fosse et les cordes furent retirées. Les six hommes se retirèrent comme ils étaient venus, furtivement, comme des ombres.
Sakura s'approcha alors du bord de la fosse, et prenant une fiole d'eau bénite qu'elle avait emporté à cette intention, en aspergea le cercueil.

"Cette eau, souvenir de ton baptême,
nous rappelle que Dieu a fait de toi son enfant.
Qu'il te reçoive aujourd'hui dans sa Paix !"

Voila, c'était terminé, maintenant, ceux qui le souhaiteraient viendraient prendre une poignée de terre et la jetteraient dans la tombe.

"Repose en paix Crapaudine, Amen.

Je tenais à assurer à chacun d'entre vous ma sympathie, et vous exprimer mes plus sincères condoléances pour ce drame.
Nul mot n'est assez apaisant pour éteindre la douleur, si l'un d'entre vous ressent le besoin d'en parler, il pourra naturellement venir me trouver, à toute heure.
Je vais contacter le père Vallion pour qu'il ai une pensée pour elle lors de son prochain office."

Ne pouvant rien dire de plus, elle s'inclina.
Plus tard, elle irait trouver Lanfeust pour lui remettre l'acte de décès.

Une fois la cérémonie finit dans la chapelle de Souvigny, le cortège funéraire prit le chemin du cimetière de la famille, il faisait partis de ceux qui soulevaient le corps de sa défunte marraine et vassale.
Sa fille Lilly suivait de prêt le cortège, également suivit par le reste des personnes qui étaient présentes à la cérémonie.
Le chemin lui paraissait interminable vers le lieu où reposerait le corps de Crapaudine, il n'arrêtait pas de se rappeler les bons moments vécus avec elle.
Le corps fut déposé et tous étaient autour de la tombe pour écouter Sakurahime.

Oui il savait qu'elle allait rejoindre ce soleil qui brillait aujourd'hui pour l'accueillir.
Pendant que les hommes désignaient pour cela descendaient le cercueil dans la tombe, il repensa alors à son arrivée à Clermont et au sourire de Crapaudine, qui aurait cru qu'elle partirait si vite...

Sakurahime aspergea le cercueil d'eau bénite puis elle incita les personnes présentes à lancer de la terre.
Lanfeust approcha avec Lilly qui tenait une rose blanche qu'elle lança au fond de la tombe, ils prirent ensuite tous les deux de la terre pour la lancer sur le cercueil.

Repose en paix Crap, repose en paix...

Il fit un signe de tête à Sakurahime pour la remercier, ne pouvant dire plus.

La morsure du vent froid d'un hiver précoce aurait pu la saisir au sortir du château si depuis l'annonce de la mort de sa mère son coeur et tout son être n'était déjà insensible à tout autre blessure.
Son âme d'enfant sensible était morte aussi ce jour, son coeur de fille aimante avait cessé d'être, balayés par la sauvagerie d'un homme.

Elle avait accouru au chevet de sa mère refusant de croire qu'on avait pu lui enlever sa seule part d'amour ici bas. Avec des cris et des pleurs elle avait appelé, supplié pour qu'on lui rende sa mère... en vain.
Lillly avait baigné de ses baisers et des ses larmes ce visage chéri déjà rendu froid par la mort.

Encore abasourdi elle avait écouter la version des témoins, la petite fille revécu le cauchemar...il y a un an... sa mère sauvée de justesse par ses cris... cet homme, ce monstre au dessus d'elles cherchant à les détruire. La peur que seuls les monstres pouvaient engendrés, une peur viscérale, une peur primaire qui jamais ne s'efface.

Cette peur lui vrillait encore le ventre ce jour là, ce jour où elle marchait derrière le cercueil de sa mère, comme à contre coeur refusant cette séparation définitive.

Oh on avait pris soin d'elle... on nourrissait son corps on lui donnait de quoi être au chaud, elle supportait les marques d'affection... en ce mordant les lèvres jusqu'au sang...

Elle avait envie de hurler, de gifler, de frapper...

Mais elle était là inerte, debout, rempliée sur elle même, sa cape noire battant au vent, à peine consciente de ceux qui l'entouraient.

Une femme s'avança, comme à travers un brouillard elle entendit ses paroles.

Nous allons maintenant confier à la terre le corps de notre soeur dans ce lieu où reposent déjà les défunts de la famille Souvigny ou les personnes très proches.

Non j' veux pas...

Le moment est venu de lui dire adieu....

Non...

C'est un moment de tristesse, mais il faut que l'espérance reste forte en nous, car nous espérons revoir Crapaudine quand Dieu nous réunira, dans la joie de son Royaume.
Recueillons-nous en pensant à tout ce que nous avons vécu avec Crapaudine, à ce qu'elle fut et est toujours pour nous

Elle est tout pour moi...

à ce qu'elle est pour Dieu.

Maman...

Un mouvement près d'elle, son parrain, il lui chuchota que c'était le moment de jeter la rose sur le cerceuil, elle sursauta la rose...

Machinalement elle leva son bras et ouvrir sa main, Lilly regarda comme étonnée la rose, elle l'avait serré et oublié, du sang perlait dans sa paume, une épine oubliée... La petite fille regardait comme envoûtée, les perles de sang sur sa peau blanche.

Un murmure du duc pour l'exorter à lancer la rose, elle leva la fleur et déposa un baiser sur les pétales et lacha son trésor ultime lien avec sa mère.

Tombe de Crapaudine de la Duranxie Tombe10

Nombre de messages : 1 Duché/Comté : Gasconha Date d'inscription : 21/11/2010

Elle estait pour lui sa cousine. Il ne l'avait point oublié. Elle estait présente lorsque la famille avait perdu Jgo, puis Myrtillia, puis d'autres... Reine...

Elle estait membre La Duranxie à part entière. Le Duc avait fini par envoyer une missive en direction de la petite Lilly, qui avait sans doute grandi depuis qu'il ne l'avait point vue. Car il avait appris qu'icelle qu'il considérait comme sa cousine, Crapaudine, avait rejoint le Très-Haut.

Citation :: Chère Lilly,

Je ne sais si vous vous souvenez de moi, mais je me souviens de vous. J'ai bien connu vostre mair* puisqu'elle fut l'épouse de mon cousin, Jgotheboss, et demeura de la famille La Duranxie, dont je suis le patriarche, mesme après le décès d'icelui.

J'ai appris il y a peu le décès de vostre génitrice. Je puis comprendre ce que vous pouvez ressentir, moi-mesme ayant perdu mon épouse il y a peu.

Je tenais à ce que vous receviez cette missive pour vous donner tout le courage dont vous aurez besoin pour supporter cette épreuve qui est loin d'estre facile. Vivez la vie en son honneur, en sa mémoire, voilà le seul conseil que je puis vous porter.

Si d'aventure vous souhaiteriez prendre contact avec moi, je suis prest à vous respondre et à tenir échange épistolaire avec vous, voire à vous rencontrer.

Pour moi, vous faictes partie de la famille, bien que vous n'en ayez point le sang. Et vous serez toujours accueillie comme telle.

Soyez forte jeune fille.

Que Deos vous garde !

Riwenn de Castel Vilar de La Duranxie.

*Mère en gascon

Le faucon, parchemin à la patte, avait traversé le cimetière pour se poser près de la tombe.

Se recroquevillant dans sa cape, glacée jusqu'au tréfonds de son âme, Lilly se détourna de la tombe. Elle voulait être seule pour pouvoir pleurer et songer à son avenir.

Un mouvement attira son attention, près de la tombe, un oiseau se posa et poussa un cri. Le cri de l'oiseau de proie résonna lugubre dans la froideur mortelle de cette matinée. Elle le regarda de longues minutes attendant son envol. Mais il resta là la fixant de ses yeux jaunes.

Une des domestiques du duc s'approcha avec précaution et détacha le pli attaché à la patte de l'oiseau, lut le nom inscrit dessus puis s'approcha d'elle. Lilly le regarda interdite, pour elle ? Qui s'était donner la peine de lui écrire ?

Ses doigts malhabiles décachetèrent la lettre, Riween... Elle fouilla dans sa mémoire ce nom elle l'avait entendu dans la bouche de sa mère. La Duranxie... Ce nom était celui de son ex beau père aimé et tant détesté quand il avait abandonné sa mère. Comme tous les hommes il lui avait apporté que soufrance... Dieu qu'elle les détestait...

Le renconter... Elle frissonna, dieu la préserve de se frotter aux hommes jeunes ou vieux. Elle froissa le parchemin et d'un pas décidé rentra au château.

» [04/09/1458]Funérailles de Crapaudine de la Duranxie
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